«El baile de los ahorcados»: Arthur Rimbaud; poema y análisis.
El baile de los ahorcados (Bal des pendus) es un poema maldito del escritor francés Arthur Rimbaud (1854-1891), compuesto alrededor de 1872.
El baile de los ahorcados, además de ser uno de los mejores poemas de Arthur Rimbaud, es también un ejemplo brillante del simbolismo: algo así como un racional desarreglo sensorial que se apoya en los grandes temas de la poesía.
El baile de los ahorcados representa el drama de la guerra en la que Francia estaba sumergida, sin embargo, el poema no es una crónica, sino una sugestiva e incluso irónica representación de muerte y sus uniformados intérpretes, es decir, aquella generación de jóvenes franceses que perdió la vida por la patria.
Exterminados por amor —el amor a Francia— estos jóvenes mártires son reclamados por la Horca Negra para ingresar, inmediatamente después de la muerte, en una especie de baile alucinante al que son arrastrados por sus propios cadáveres que anhelan la vida.
El baile de los ahorcados.
Bal des pendus, Arthur Rimbaud (1854-1891)
En la horca negra, amable manco,
bailan, bailan los paladines,
los descarnados actores del diablo;
danzan que danzan sin fin
los esqueletos de Saladín.
¡Monseñor Belcebú tira de la corbata
de sus títeres negros, que al cielo gesticulan,
y al darles en la frente un revés del zapato
les obliga a bailar ritmos olvidados!
Sorprendidos, los títeres, juntan sus brazos gráciles:
como un órgano negro, los pechos horadados ,
que antaño damiselas gentiles abrazaban,
se rozan y entrechocan, en espantoso amor.
¡Hurra!, alegres danzantes que perdisteis la panza ,
trenzad vuestras cabriolas pues el escenario es amplio,
¡Que no sepan, por Dios, si es danza o es batalla!
¡Furioso, Belcebú rasga sus violines!
¡Rudos talones; nunca su sandalia se gasta!
Todos se han despojado de su toga de piel:
lo que queda no asusta y se ve sin escándalo.
En sus cráneos, la nieve ha puesto un gorro blanco.
El cuervo es la cimera de estas cabezas rotas;
cuelga un jirón de carne de su flaca barbilla:
parecen, cuando giran en sombrías refriegas,
rígidos paladines, con bardas de cartón.
¡Hurra!, ¡que el cierzo azuza en el vals de los huesos!
¡y la horca negra muge cual órgano de hierro!
y responden los lobos desde bosques morados:
rojo, en el horizonte, el cielo es un infierno.
¡Zarandéame a estos fúnebres capitanes
que desgranan, ladinos, con largos dedos rotos,
un rosario de amor por sus pálidas vértebras:
¡difuntos, que no estamos aquí en un monesterio!.
Y de pronto, en el centro de esta danza macabra
brinca hacia el cielo rojo, loco, un gran esqueleto,
llevado por el ímpetu, cual corcel se encabrita
y, al sentir en el cuello la cuerda tiesa aún,
crispa sus cortos dedos contra un fémur que cruje
con gritos que recuerdan atroces carcajadas,
y, como un saltimbanqui se agita en su caseta,
vuelve a iniciar su baile al son de la osamenta.
En la horca negra bailan, amable manco,
bailan los paladines,
los descarnados danzarines del diablo;
danzan que danzan sin fin
los esqueletos de Saladín.
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël!
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse!
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs!
Hop! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse!
Belzébuth enragé racle ses violons!
Ô durs talons, jamais on n'use sa sandale!
Presque tous ont quitté la chemise de peau;
Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau:
Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
Un morceau de chair tremble à leur maigre menton:
On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
Des preux, raides, heurtant armures de carton.
Hurrah! la bise siffle au grand bal des squelettes!
Le gibet noir mugit comme un orgue de fer!
Les loups vont répondant des forêts violettes:
A l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...
Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres:
Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés!
Oh! voilà qu'au milieu de la danse macabre
Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre:
Et, se sentant encor la corde raide au cou,
Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
Avec des cris pareils à des ricanements,
Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
Rebondit dans le bal au chant des ossements.
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladin.
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël!
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse!
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs!
Hop! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse!
Belzébuth enragé racle ses violons!
Ô durs talons, jamais on n'use sa sandale!
Presque tous ont quitté la chemise de peau;
Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau:
Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
Un morceau de chair tremble à leur maigre menton:
On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
Des preux, raides, heurtant armures de carton.
Hurrah! la bise siffle au grand bal des squelettes!
Le gibet noir mugit comme un orgue de fer!
Les loups vont répondant des forêts violettes:
A l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...
Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres:
Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés!
Oh! voilà qu'au milieu de la danse macabre
Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre:
Et, se sentant encor la corde raide au cou,
Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
Avec des cris pareils à des ricanements,
Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
Rebondit dans le bal au chant des ossements.
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladin.
Arthur Rimbaud (1854-1891)
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Arthur Rimbaud, le enfant terrible de la poesia francesa... gracias por homenajear a este maestro
ResponderEliminarno hay parnaso posible para su nombre... exquisito sencillamente exquisito
Me gusto, muy buena, y el anterior comentario: no es "le enfant" es "l'enfant"
ResponderEliminarWooo amigo me encanto cuanta creatividad! al leerlo me parecio ver a los esqueletos bailar.
ResponderEliminarMuy bueno, no lo conocía, hace poco me aficioné a leer poesía. Saludos.
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